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Arpentage : Prendre soin, prendre pouvoir, design en cuisine et empowerment (Saul Pandelakis)

Arpentage chantier graine de luttes à Rennes en 2022

C'est un tract de recherche écrit par Saul Pandelakis.

Intitulé: Prendre soin, prendre pouvoir, design en cuisine et empowerment.

Réécrit. Il a été écrit en 2018, puis repris en 2021 pour une republication.
Il parle dans son texte de la cuisine comme un lieu d’ empowerment féministes et trans féministes, par le prisme du design.

Donc on va savoir plus tard ce que ça veut dire.

1/3 par N

Il parle un peu du format de l'article, un peu plus généralement de des manières de publier.
Il promeut un peu l'auto publication, la publication buissonnière, tous les carnets d'hypothèses qui contournent les limites de la publication de recherche classiques. Ce qui permet plus de rapidité et de liberté de réappropriation et de sérendipité - j'adore ce mot : sérendipité

Il revient dans le contexte, d'écriture, je pense, et de recherche, qui est une recherche beaucoup plus large que cet article là et qui a donné lieu à un ouvrage conséquent.

Donc le contexte: 2016.
Entre autres. 'cétait aussi avant lui, et voilà donc que l'élection de Trump.
Et il se demande quelles sont les réactions. les réactions possibles et il en visibilise un notamment qui est de répondre par le soin, de s'occuper de soi. Comme protection, mais pas nécessairement dépolitisée, plutôt comme un geste, éventuellement beau et potant, donc donnant du pouvoir.

Ce qu'il questionne, c'est donc:
Le soin dans ce cas-là. C'est pas un espace réservé aux personnes qui ont tout un tas de privilèges.
Donc, il y a vraiment une politisation derrière.
C'est un peu ce qu’il a questionné dans l'article.

Et il montre que c'est justement pas seulement ça. Qu”il y a potentiellement une stratégie de survie, notamment pour les personnes minoriséés. Et que ça peut être le selfcare, Un acte de lutte Politique.
Notamment quand il y a un Trump au pouvoir qui écrase toutes les minorités.

Donc, il va évaluer dans l'article ce potentiel depuis le design et vers le design.
C'est comme un point de départ et d'arrivée aussi.
Et il fait le lien entre design , empowerment, et selfcare. Tout en définissant ces notions

Le selfcare pour commencer les définition.
Ça peut être un évitement Ou une lutte. Donc là ça fait vraiment binaire. C'est une conception très binaire. Et il essaye de dépasser ça.
Le mot car c'était, Je crois, analysé d'abord par Johan Tronto (La thèse de Joan Tronto “Le (sollicitude et/ou soin)), comme étant tous les actes de soins, Médical, l'attention portée à et est aussi tous les actes de reproduction qui en sont pas marchnadisés.

Et il, Saul, rajoute à cette notion, à cette définition, qu’Il y a une dimension racisée et classiste à prendre en compte.
Et que il peut y avoir des de l'aliénation derrière les pratiques du soin.

Il fait le lien avec le design.
Je cite une partie de l'article:
« la discipline du design permet de projeter l'ambition du care (Donc soigner, prendre soin) dans un espace de geste ou d'habitus existants ou à composer. »

Là il met le doigt sur ce qu'il veut Travailler.
C'est toute cette notion de gestes, de techniques, de corps.
Donc le soin, le design, c'est un ensemble de gestes.
Et prendre soin c'est vraiment le résultat d'un processus de production par les corps et en relation avec toujours des dispositifs : un espace, des objets, des images.
C'est une l'articulation, en fait, entre les corps et les créations. Même si pas un terme qu’il utilise.

Il revient toujours à ce centre-là, dans dans sa recherche.
Il va revenir, on est toujours dans l'introduction, qui est la cuisine.
Donc, c'est potentiellement un réservoir de puissance, mais hélas, à frictionne, c'est aussi le lieu historique de la domination. des personnes assignées, femmes.
Lieu où elles ont été invisibilisées et oppressées.
Il souhaitait et met en lumière la possible Queerisation par le design de cet espace, et des corps dans cet espace.

Et donc il se demande un peu quelle critique et techniques possibles grâce aux gestes dans la cuisine.
Et il va un peu documenter ça par des images et la cartographie.

Il donne un exemple, parce que ça reste très conceptuel tout ça.
Par exemple une personne minorisé qui se soigne par la prise d'une tasse de thé.
Ça peut être considéré comme un rempart contre la déprise du pouvoir.
Peutêtre pas vraiment un acte militant et est vraiment central dans dans la construction du pouvoir, au moins contre cette dépossession totale du pouvoir.
Si c'est une personne minorisée, par exemple, qui prend cette tasse de thé, ca va la réconforter, ça va la soigner. Donc ça atténue, on va dire, ce qu'elle peut subir quoi par ailleurs.

Par contre, dans les analyses, il rappelle tout le temps dans l'exemple de de la tasse de thé, qu’il faut prendre en considération la trajectoire historique de ce genre de d'aliments. Est là toute la dimension coloniale du thé de l'exploitation capitaliste des territoires et des humains qui va avec.

Ensuite, il passe à la définition du mot et est à situer le mot empoowerment..
Et il montre un glissement définitionel et spatiale.

Donc d'abord, à la base, c'est un ça vient de la la lutte pour la reconnaissance des du travail social aux USA et la lutte des droits civiques qui va avec.
Je ne sais pas quelle année c’est, tu vois, j'imagine les années soixante-dix, quatre-vingts.

Ensuite ça été repris par des ONG, mais là, du coup, c'est un peu, ça fait un peu management. Tout ça dans les années 2000 et après, ça a été carrément aussi approprié par des discours libéraux et du coup dévoyé.

Donc voilà, il faut se méfier quand même de ce mot « L'empowerment ».
Mais à la base, et il, c'est de celui là qu’il se sert, ça parle d'un processus. Donc, il met l’importance sur la notion de processus, un processus d'autonomisation et d’agentivisation.
Le fait de se sentir agent et puissant. Et donc d'une prise de pouvoir, d'une prise sur le monde.
Et donc pas de fixité. Quoi dans l’empowerment et l’empowerment suppose une augmentation du pouvoir d'agir.

Donc là, on voit que c'est un peu aussi toute une constellation de définitions, parce que c'est un mot anglais, à la base du coup, quand il arrive en France, comme le care d'ailleurs, comme il n'est pas vraiment définissable ; tantôt ça peut être aussi traduit comme: e pouvoir d'agir, comme aussi la capacitation.
Avec la notion de processus. C'est une augmentation du pouvoir d'agir personnel mais aussi collectif, dans une perspective toujours de changement social.

2/3 par M

Je vais prendre la suite pour la seconde partie du tract.

La partie introductive que tu viens de faire était un petit peu comme une une annonce de programme.
Et dans cette seconde partie Saul Pandelakis confirme sa volonté d'explorer les relations, les rapprochements entre design et pouvoir, et donc il pose la question de la place paradoxale des designeuses et designers et du design face au pouvoir.

Ol garde ses termes anglais volontairement.

Il rappel tout avoir la définition du design, et que tu as déjà finalement en partie 1 n peu donné.

Le design est entendu comme : discipline / champ permettant de penser et produire les gestes et les lieux qui composent nos vies.

Et dans cette définition importante, cela implique déjà:
De faire partie ou de produire, je ne sais pas trop. daire partie de tactique d'empowerment.

Il se pose la question de savoir:
Sous quelles modalités, c'est-à-dire comment le design en fait, peu véritablement être une pratique et une tactique d'empowerment.
Du fait justement de se penser comme lieu de production de gestes et de lieux qui composent nos vies.

Mais le design est faite, porte, en son sein déjà un paradoxe, qui est celui de d'être capturé par le capitalisme néolibéral dans un contexte d'effondrement environnemental.
Donc, bien sûr, on en connaît la capacité, effectivement. du capitalisme néolibéral à s'approprier, à s'accaparer, en fait, les outils qu'on peut, qu'on peut, pour qu'on peut créer, notamment pour, pour s'émanciper. Cest pas. Pandelakis qui l’écrit, rjuste une éflexion que je fais à côté.

Et du coup Pandelakis pose la question de la responsabilité du design face aux crises mondiales.
Avant d'exposer des cas concrets, des cas pratiques. Donc, comme tu l'as dit tout à l'heure, à partir d'images, notamment de films, Il rappelle les points communs entre les deux concepts de design et d’empowerment.
Pour Saul Pandelakis, ces deux conceptions son ttrès proche sémantiquement.

Car il il désigne tous deux des potentialités.
Empowerment signifie donner le pouvoir et design signifie porter une intention.

Donc il conserve en fait ces anglicismes, je pense pour rappeler au fait la capacité de récupération, de ses mots, de ses discours par les pratiques néolibérales.
Mais il ne cherche pas à aller à les fuir, au contraire, tout comme il l'expliquera plus tard, ne pas chercher à fuir la cuisine.
Il ne cherche pas les fuir parce que il pense que ces termes, au fait ces concepts, ouvrent des perspectives émancipatrice.

Efectivement leur rapprochement ouvre la possibilité d’une pratique émancipatrice, Du design tout cas.
Le design effectivement pour lui, en tant que champ / discipline prodcuteur de gestes et de lieux qui composent nos vies, a à voir avec la question de l’empowerment.

Il rappelle ensuite que sa réflexion, sa démarche au fait, s'inscrit dans le double champ du care et du Qeueer.
La question du care, et notamment du selfcare, dépassant la préoccupation individuelle pour s'élargir vers une réflexion, une pratique plus plus collective.
Et le champ du Queer, les problématiques Queer, en fait, s'élargissant aussi à des population, communauté LGBT. Et À l'ensemble de population minorisée.

Donc, il se projette ensuite plus concrètement dans le lieu de la cuisine par le biais du design.
Dans cette perspective d'empowerment et d'émancipation.
Donc que tu l'as déjà dit tout à l'heuree, la cuisine, en tant que lieu domestique, porte en lui des clichés.
C'est un lieu effectivement et par forcement assigné aux femmes blanches ou aux femmes racisées employées pour servir les familles blanches, bourgeoises.

Alors, avant ça, Saul Pandelakis a trouvé important de se situer.
En rappelant qu’il est né femme, ill parle aussi de transfuge de classe de par le fait d'avoir accédé à un poste de fonctionnariat, notamment dans, dans l'université, et la recherche.
Pour rappeler que combien ce lieu, la cuisine, en fait, dans les luttes émancipatrice, et notamment féministe, en fait celui de la cuisine a pu être dévalorisé et rejeté et la fuir la cuisine en fait, notamment pour les féministes c'était un signe pas de réussite mais d'émancipation.

Il rappelle toute la symbolique autour de la cuisine comme un lieu domestique, mais aussi comme un lieu de production de valeur ivisibilisées par l'économie capitaliste.

Et donc cette question de la valeur produite par dans la cuisine et pas par la cuisine et les gens qui s'y trouve et qui a agi ssent.
Il porte notre attention, en tout cas un, à cette valeur leié à ce lieu.

Et donc pour lui le design doit être sensible à cette valeur produite en cuisine.
Il fait l'hypothèse que les projets de design empouvoirant peuvent permettre d'investir la cuisine pour créer une production alternative de valeur.

Alors, Il va justement s'appuyer sur des exemples plus concrets pour tenter, justement d'ouvrir des portes, créer des, des chemins dans ce sens-là.
Et puis il part, je trouve ça assez drôle, il part d'une une question qui se posent quotidiennement.
Qui va faire la vaisselle, en fait en cuisine ?
La vaisselle étant une tâche dévalorisée.
Il ne parle pas dans son tract, mais moi ça me fait penser justement au lave vaisselle à qui on délègue cette tâche.

Alors qui va faire la vaisselle?
Sachant que cette tâche, comme la cuisine en fait, elle, cette tâche, est aussi rejetée par les féministes elles-mêmes.
Pour nous déplacer, à faire changer un petit peu notre regard ur ce lieu et sur ces tâches, Il nous montree comment ces lieux, ces gestes, en fait, peuvent être réinvestis par le design pour dans une perspective émancipatrice.

Il part d'un exemple ou tire une image qu’il extrait en fait d'un jeu de tarot datant de 2007, le Delta Enduring Tarot.
Alors cette image qui se trouve dans le tract.

Donc cette carte nous montre l'image d'une femme noir trans faisant la vaisselle.
Et cette image permet à Saul Pandelakis d’envisagé le travail domestique de manière intersectionnelle.

Je synthétise avec mots.
Par cette image, c'est pour moi comme une tentative de renverser les clichés et de renverser aussi les stigmates.
Ici pour lui, en fait, cette image, en tout cas cette présence, cette figure de d'une femme noir trans faisant la vaisselle constitue un véritable geste politique.
Un geste politique permettant d'habiter la cuisine.
Jaime bien la l'expression habiter la cuisine, parce que le verbe habiter, ici, c'est moi qui ont fait une interprétation, le verbe habiter nous fait sortir de la conception purement fonctionnellle utilitaire de cette pièce domestique.
Pour en faire véritablement un lieu où des relations peuvent être créés.

Alors, pour illustrer ou en tout cas nous faire réfléchir sur les manières d'habiter la cuisine, Il va s'appuyer sur deux exemples.
Tout d'abord l'exemple du film Mildred Pierce de Michael Curtis, datant de 1945, avec l'actrice Joan Crawford

Pour résumer rapidement ce film, Mildred est une jeune femme au foyer qui est finalement obligée de sortir de sa cuisine parce qu'en fait c'est sa cuisine qu'elle fait sortir, je dirai, car son époux, qui travaillait connaît des difficultés financières.
Pour palier ses problèmes financiers, Mildred, va déplacer la valeur de son travail dans la cuisine vers l'extérieur. Elle va vendre du coup les tartes qu'elle faisait de manière intime dans sa cuisine. Elle va les vendre à l'extérieur, ouvrant même un restaurant.
Ce transfert de lieu en fait, et ce transfert nous permet de prendre conscience de la valeur que peuvent avoir gestes, les tâches qui sont invisibilisées en cuisine.

Alors le mouvement inverse peut se passer aussi. Et là Saul Pandelakis s'appuie sur l'exemple de Marylin Bishara programmeuse pour le sex shop Good vibrations. Elle retourne en cuisine pour fabriquer ses propres dildo.
Ce mouvement inverse en fait un confirme finalement que la cuisine est bien un lieu Producteur de valeur.

Du coup, ca questionne, enfin, moi ça me questionne sur qu'est-ce qu'on entend par valeur, est-ce que c'est la seule dont la valeur économique et financière?

Ma partie se termine par cette phrase.
« Ce n'est pas de nourrir les corps qu'il s'agit, mais de les autonomiser. »

3/3 par X

La partie dernière suit ce que tu viens d'évoquer.

Comme c’était un exercice de lecture par arpentage, on a découpé le tract de recherche en parts plus ou moins égales.
Du coup, quand j'ai commencé à lire à partir de la page 6, je n'avais pas le début du tract, notamment des passages sur la question du design.

Je me suis arrêté de lire, et en fait pour lire ce tract, il semblait déjà être en pouvoir, oui c’est un petit pouvoir, dire ce qu'elle design.

Je me suis sentie démunie. Parce que ça m'est déjà arrivé, en fait, pas le passé de de tenter de prendre ce petit pouvoir pour dire ce que peut être le design. En fait, j'ai souvent été écrasé par des figures d'autorité. Une espèce de grand mandarin, ou petit mandarin caché; ceux qui jouent les gardiennes et gardiens de la porte du château fort pour des personnes qui ont le droit ce qu’est le Design.

Ainsi, par coups, j'avais du mal à rentrer dans le tract parce que, dans cette ernière partie, je n'avais pas de ce qu’est design, ni de me sentir en capacité de ce que c’était.

Et donc pour lire ce petit bout de tract travaux de recherche, je me suis assis sous un arbre.
J'ai remis mon esprit dans mes cuisines à moi, aux plurielles.
Celles des maisons, celles des squats, celles des caves cuisines comme celle où l’on est. Et j’ai trouvé un petit bout où m’accrocher dans ce tract où Saul Pandelakis écrivait à propos du Design que c'est une discipline qui repose sur les pratiques de projet et docn sur le test continue d'hypothèses mise en friction dans un contexte donné.

Bien.
J'ai cru comprendre un truc ou deux dans sa formulation, mais j'en étais pas sûr.
Et du coup, en face de moi, il y avait des ouvriers du bâtiment qui travaillaient sur une façade d'un des bâtiments, et je suis allé les voir pour leur poser la question si cette phrase les aider à comprendre ce qu'un design.
La réponse en gros fut: ouais, enfin, pas vraiment. Et pourquoi vous êtes chef de projet ?
Bon, il y avait aussi une femme qui nettoyait la cage d'escalier de l'entrée de l'immeuble.
C'est une femme que je croise souvent, elle est employée par la copropriété pour faire le travail de ce nettoyage de ménage. Assez et très invisibilisée.
D'ailleurs, lundi matin, on avait discuté ensemble de ce chantier: les graines de Luttes à Rennes, personnes qui venaient.
Je lui ai posé la même question et elle m'a répondu: je pensais savoir ce que vous faisiez dans la vie et, en fait, peut-être que vous êtes manager en vrai.

Donc, j'ai relu une seconde fois le tract pour me dire quelle lecture je peux faire, notamment de la partie, la partie que tu as commencé à aborder, qui s'appelle « Habiter la cuisine, de la cuisine entreprise au tambouille hormonale ».

D'entrée de cette partie, Saul Pandelakis pose effectivement, ça a été dit, que dans cette cuisine, c'est la figure de femme au foyer. Ce qui implique en fait ce que peut le sujet, c'est une femme cisgenre en général. Avec une figure occidentalisée pour beaucoup.
Et dans cette cuisine on y retrouve l'une des formes et des visages et des figures d'un capitalisme fort.
Et dans ce capitalisme fort des formes d’invisibilisation.

Il écrit d'ailleurs que c'est à la fois une composante essentielle du lieu de production de valeur invisible, dépréciée, mais néanmoins crucial pour assurer la disponibilité d'autres agents sur le marché du travail, notamment les hommes.
C’est à que les femmes travaillent dans la cuisine pour que les hommes soient nés de la force de travail que les bas-fonds achètent.
Et également la production de cette force en devenir, c'est-à-dire bat les enfants.
Et le capitalisme s'appuie ainsi sur l'invisibilisation d'une valeur domestique qu'il capte d’ailleurs, dans la mesure où lui-même encode les règles et la valeur marchande de cette invisibilisation.

Il y a quand même comme une circulation de valeurs qui se fait à travers cette cuisine, on le voit bien, vers l'extérieur ou vers l'avenir.
Il y a même plusieurs déplacements possibles de cette valeur ,plus ou moins volontaire des personnes qui sortent de leur cuisine pour mettre sur un secteur marchand capitaliste privé leur propre production.

Ya quelques points forts de ce déplacement de valeur possible.
Le premier, c'est un peu le déplacement du prendre soin dans la cuisine, on prend soin dans la cuisine, on prend soin des enfants, on fait à manger, on prend soin du mari. Si on reste dans le l'archétype cis genre, Couple hétéro et tout ça. Donc vers l'entreprise, comme évoqué, la femme qui, pour survivre, pour subvenir aux besoins financiers, économie du foyer, vend ses tartes à l'extérieur.
Donc, c'est vendre quelque chose qui était dans l'intimité, dans le chez-soi, dans l'espace privé, le déplacer vers la place publique et s'accomplir en fait comme agent ou agente, dans le cas cité, dans un marché par une entreprise au sens financier capitalistique.

Et donc de passer d'un, entre guillemet, un « invisible » vers un visible, il faut être visible pour vendre en tout cas.

Et un deuxième déplacement est possible que le déplacement du prendre soin tel un business en fait.
Vers une cuisine Queerisée écrit Saul Pandelakis.
Une cuisine guidant la promesse, non plus uniquement d'une autonomie alimentaire ou d'une économique pour son repayer l'alimentaire, mais d'une autonomie des corps par la fabrication de sextoys. Tu l'as dit.
D'ailleurs cette fabrication de sextoys par les personnes concernées est mise en scène telle une performance qui reprend les codes esthétiques et visuels des clichés qui étaient présents sur les personnes assignées dans la cuisine, notamment dans les années cinquante − publicité et cinéma.
Notamment dans les publicités nord-américaines. Une mise en scène de soi, une technique des corps et de l'esthétique pour se créer la visibilité.
Toujours dans ce déplacement, dans la cuisine Queerisées vers des promesse envers l'autonomie des corps :
La possibilité de créer une figure de résistance, de résistante déviante..
Qui aussi est très performative. En fait, c'est une personne.
Ms Yeah, donc une femme, très probablement, une personne qui est nommée comme femme, qui utilise son bureau et qui détourne les objets du bureau pour faire la cuisine.
Donc à la fois, elle se retrouve assignée dans son bureau où elle apporte sa cuisine, c’est un déplacement. Elle utilise la coque de du pc métallique pour faire des crêpes ou des pancakes.
Avec des choses comme ça, et donc pour Pandalakis c'est le dessin d'une résistance par la déviance.
Il parle même du fantôme de l'usine et ses modes de production chauds dans un espace tertiarisé.
On est bien dans nos bureaux, une implantation qui, elles sont froides d'habitude.
Où la valeur produite par les corps est toujours menacée d'externalisation, c'est-à-dire,
Par exemple l'intelligence artificielle, sont prises en exemple, serviront toujours à externaliser ces choses-là.

Toujours dans ses déplacements possibles. Ils sont pas impossibles, et aussi sont rendus imaginés et incarnés. Ils s'appuient s'appuie sur des exemples existant.

Il y a aussi la façon d'être autonome en fabriquant ses propres drogues en cuisine. On a tout un mouvement qui s'est fait comme ça.
Donc là, je vais vous lire un petit passage sur la façon d'être autonome. Dans cette fabrication de drogue, donc les Housewifes Making Drugs, pour rester dans les anglicismes revendiqués depuis le début du tract.
« Il s'agit d'un travail et valeurs du travail qui sont ici l'objet d’une reclaim, d'une publicisation, d'une publicité, qui est aussi une requête, qui est de ne plus être invisible.
Et de rendre productif uniquement des biais qui tracent une ligne de pouvoir alternative par rapport au pouvoir dominant. Dès lors qu'ils permettent à chacun et chacune de conscientiser sa propre valeur. »

Donc, c'est un début d’mpouvoirment ou de s’empouvoirer, pour reprendre le verbe qui est utilisé.

Il y a une autre façon de rendre le corps autonome: c'est d'être depuis la cuisine, la cuisine qu'on conçoit ou celle qu'on réutilise. C'est de produire ses propres hormones de transition de genre,.
Puisque le monde, le système actuel nous assigne un genre à la naissance et les personnes décidant ou ayant l'opportunité, la puissance, le pouvoir, en le prenant de changer de genre, peuvent tenter de fabriquer leurs propres œstrogènes.
Ici, puisqu’il y a le projet que j'avais déjà croisé quelques années, qui s'appelle open source œstrogènes. Pour produire ses œstrogènes en cuisine, avec tout ce qui pose problème sur est-ce que c'est réellement faisable ou est-ce que c'est de l'ordre de l'expérimental.
Expérimental ou du performatif ?
Les questions d'abord médical. Est-ce que ça n'est pas plus ces personnes en danger? est-ce que c'est réellement efficace?
Effectivement les personnes qui portaient ce projet à l'époque, et que J'ai pu croiser du côté de Berlin il y a quelques années, étaient elles-même sassez autocritique.

Régulièrement elles rappelaient que leur travail était expérimental et aussi politique et performatif.
Et qu'il fallait beaucoup plus de temps pour l'améliorer et en avoir quelque chose de dit opérationnel au sens médical comme il est défini dans le système actuel.

Et, et donc, c'est par là, dans cette forme d'autonomie. C’est ce qui finit par signifier de ne plus être dans la réalisation de soi dans une place uniquement concurrentielle de marché.
Puisque ce sont des hormones libres, la fabrication, toutes sont publiées, elles sont libres de droits.
Ce qui signifie finalement occuper et habiter l'espace, comme tu l'as dit, pleinement, pour y retrouver et y produire le pouvoir d'être, tout simplement.

Et de là en découle une question forte.
Est-ce qu'on peut fabriquer et se donner du pouvoir en cuisine ?

Pour résumer grossièrement:

Oui, très certainement, mais ce pouvoir peut être mis en œuvre au service d'un capitalisme.
Et, en fait, d'une forme de désengagement politique, comme on le retrouve dans la philosophie de Pierre Rabhi, l'histoire du colibri et tout le mouvement écologiste qui l'a promu et porté.
Oui il y a là une forme invisibilisation et de désengagement politique. On ne pose plus de questions, remet pas en cause les normes, on les suit et on invisibilise les personnes les plus minorées

Oui, très certainement. On peut fabriquer du pouvoir en cuisine et ce pouvoir peut être mis en œuvre au service d'une hyper- libéralisation et qui, en plus, est très violente.
Dans le cas, par exemple:
Déplacement de ce que l’on appel du travail du labeur, de la cuisine personnelle vers les cuisines professionnelles et les systèmes de livraison. Que sont Delivroo et Uber, pour les plus connus.
Là, le côté vicieux est extrêmement violent et fait que le service est conçu pour que tu n'es même pas de temps, même pas une minute pour discuter avec le livreur, c'est beaucoup des hommes.
Quand il a déposé le truc, c'est pas plus d'une minute. Il dépose il bip et parti. T'a même pas ce temps pour recréer du lien et conscientiser que, ensemble, on pourrait remettre en place, ou plutôt déplacer ou de détruire ce problème.

Est-ce qu'on peut fabriquer et se donner du pouvoir en cuisine?
Oui, très certainement.
Toujours. Ce pouvoir peut être mis en œuvre au service de la constitution d'une myriade d'espaces autonomes et de rupture avec la minoration des personnes et finalement on peut les investir pour lutter et briser les invisibilisation.
Y compris avec les personnes précaires, donc glisser vers d'autres corps.

Je lirai alors la conclusion de Saul Pandelakis

« Ainsi le souci de soi ou selfcare à la maison se doublerait alors d'un soin de l'autre ou mutualcare.
Ici se dessine peut-être un pouvoir qui n'implique pas de léguer son oppression.
Et, pour penser depuis la vaisselle, d'autres formes de révolution. »

Du coup j’ai quitté mon arbre parce qu'il pleuvait.

Et je vous ai rejoint dans cette cave cuisine.
Je ne sais toujours pas si, moi, j'ai le pouvoir de dire ce qu'est le design.
Malgré ce que j'ai lu la dernière partie de tract.
J’ai ri avec les ouvriers qui étaient dehors.
Et la personne qui, elle toujours presque invisible, nettoie chaque semaine la cage d'escalier qui mène à quelques-unes de mes cuisines.
Je partage mes notes de lecture avec vous ici, depuis la cave cuisine pendant un chantier « Graines de lutte. »

Cela s'est fait par un arpentage d'un tract de recherche et une mise en commun.
Donc, j'ai fini ma troisième lecture des pages six à huit. Il m'a fallu au moins trois passages pour en arriver là, avec plus de questions que de réponses, et je pense même qu'il me faudra beaucoup plus de temps et bien d'autres rencontres pour faire mijoter des réponses finalement.

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hors_les_murs/reprises_des_savoirs/louzaouin_graines_de_luttes/arpentage_tract_pandelakis.txt · Dernière modification : 2024/04/04 11:31 de xavcc